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 Les coeurs brisés [Urgences] [Abandonnée]

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maddy
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MessageSujet: Les coeurs brisés [Urgences] [Abandonnée]   Les coeurs brisés [Urgences] [Abandonnée] Icon_minitimeVen 2 Mai - 11:35

Chapitre I


Carter refusait de le croire, il ne pouvait pas avoir recommencé, il ne le voulait pas… Il était persuadé qu'il s'en était enfin sorti, qu'il ne replongerait pas. Il avait rechuté. D'abord, il y avait eu l'accouchement de Chen auquel il avait assisté, puis avant qu'il n'ait eu le temps de se reposer il avait fallu couvrir les urgences et s'occuper de tous ces malades, ç'en était trop pour lui. Et lorsqu'il avait vu ces cachets dans la poche de ce patient… Tout avait été tellement vite... Il n'osait même pas imaginer ce qui se serait produit si jamais il n'avait pas pris conscience de ce qui était en train de se passer et s'il n'était pas allé cracher ces comprimés… Ca le rassurait, bien entendu, mais il ne se sentait tout de même pas fier de ce qu'il avait fait, particulièrement par rapport à Kerry et à Abby qui lui avaient fait confiance. Il avait le sentiment de les avoir trahies. Il savait ce qu'allait en dire Weaver lorsqu'il aurait à le lui dire… John soupira, enfonça les mains dans ses poches et leva nerveusement les yeux vers le nom de la clinique qui se détachait sur les portes vitrées qui en marquait l'entrée. Cela faisait des années qu'il n'était pas venu ici. Pourtant, ce jour-là il avait su qu'il devait venir. Mais aujourd'hui, tout lui apparaissait d'une manière très différente. Car pour la première fois, il comprenait ce que son cousin avait pu ressentir pendant toutes ses années durant lesquelles il se droguait et où personne ne semblait capable de faire autre chose pour l'aider que de lui asséner continuellement de stupides conseils. Lui-même avait fait partie de ceux-là, et à présent il comprenait qu'il avait eu tout faux. Ce qu'il comprenait également, c'est que lui et Chase étaient désormais semblables, il était devenu toxicomane et le meilleur moyen de s'en sortir enfin était sans doute de faire face à ses problèmes. Après une dernière hésitation, il prit une profonde inspiration et franchit les portes de la clinique.


***** ***** *****


Un an plus tard

Chloé suivit le train des yeux aussi longtemps que possible, puis elle regagna sa voiture, en proie à l'anxiété due à son départ pour San Francisco, mais ce n'était pas que ça. Il allait falloir qu'elle se réhabitue à vivre sans Susan. Lorsque sa sœur avait décidé de venir s'installer avec elle, Joe et Susie en Arizona, elle n'avait pas été ravie. En quittant Chicago, son but avait été de commencer une nouvelle vie, de se défaire de son passé. Elle ne voulait plus du regard attristé de sa sœur ou de ses parents. Le retour de Susan auprès d'elle et de sa famille lui était d'abord apparu comme une intrusion. Mais elle n'avait jamais eu une relation stable avec sa sœur, elle avait toujours dépendu d'elle. Alors que cette fois-ci, tout avait été différent. Elles avaient retrouvé une forme de complicité. Susan apportait une sorte d'équilibre au sein de la famille, et sa présence faisait le bonheur de Susie, qui était attachée à sa tante comme à une seconde mère.

En parallèle, elle avait trouvé un travail qu'elle adorait dans une boutique de mode en ville, avait épousé Joe et attendait un deuxième enfant. Les choses n'auraient donc pas pu être plus parfaites, et elle espérait que rien ne changerait jamais.
Et puis on avait proposé à Joe une place à San Francisco. Ce qui signifierait déménager et recommencer une nouvelle vie, ce dont elle n'était pas sûre d'avoir envie. Il lui avait été si difficile de bâtir ce qu'elle possédait aujourd'hui. Mais Joe était si content, elle n'avait pas eu le courage de gâcher sa joie à cause de craintes sans fondement, et elle lui avait dit d'accepter. Ce qu'elle redoutait le plus avait été que Susan choisisse de ne pas les accompagner. Même si elle réalisait que sa sœur n'était pas heureuse et que Chicago lui manquait, elle s'accrochait à l'espoir qu'elle irait avec eux. Mais elle n'y croyait pas et après avoir réfléchit Susan avait en effet décidé de retourner dans l'Illinois. Chloé la suspectait d'ailleurs d'y penser depuis plusieurs mois et de ne jamais en avoir rien dit.

Assise dans la voiture, Chloé attendit avant de démarrer, se demandant comment elle s'en sortirait. Elle jeta un œil à sa montre et constata qu'il fallait qu'elle se dépêche d'aller chercher sa fille. Elle quitta la gare. Il faudrait à présent qu'elle réapprenne à vivre sans sa sœur. Elle savait que ce ne serait pas facile, mais qu'elle finirait bien par y arriver.


***** ***** *****


Dans le même temps

Susan passa en revue dans sa tête les derniers événements depuis l'instant où Joe et Chloé lui avaient annoncé leur intention d'aller s'installer en Californie. Ils lui avaient dit qu'ils seraient heureux qu'elle les accompagne si elle le souhaitait, mais il était temps qu'elle reprenne sa propre vie en main, qu'elle cesse de vivre pour les autres. Il était évident qu'à présent ni Susie ni Chloé n'avaient plus besoin d'elle. Il était également temps qu'elle laisse sa sœur s'occuper toute seule d'elle-même et de sa famille. Depuis des années, Chloe n'avait su prendre soin d'elle-même, et Susan n'avait par conséquent pas pu imaginer qu'elle pourrait élever un enfant. Mais, elle avait maintenant réalisé que Chloé avait enfin choisi de devenir adulte. La jeune femme s'enfonça dans son siège en soupirant. Retourner à Chicago était loin de lui déplaire. Bien sûr, elle était un peu anxieuse. Elle avait téléphoné à Mark pour le mettre au courant de son arrivée, et elle était ravie de le revoir ainsi que les autres amis qu'elle avait laissés derrière elle. Elle jeta un œil par la fenêtre. Un ciel sans nuages. Elle ferma les yeux, appuya sa tête contre le dossier de son siège et s'endormit.


A suivre...


Dernière édition par maddy le Sam 31 Mai - 17:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les coeurs brisés [Urgences] [Abandonnée]   Les coeurs brisés [Urgences] [Abandonnée] Icon_minitimeLun 5 Mai - 0:12

La suite! La suite! La suite!
cyclops cyclops cyclops
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tito682
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MessageSujet: Re: Les coeurs brisés [Urgences] [Abandonnée]   Les coeurs brisés [Urgences] [Abandonnée] Icon_minitimeLun 5 Mai - 0:26

argentine a écrit:
La suite! La suite! La suite!
cyclops cyclops cyclops

OUI c'est vrai ça Exclamation Wink Very Happy affraid
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MessageSujet: Re: Les coeurs brisés [Urgences] [Abandonnée]   Les coeurs brisés [Urgences] [Abandonnée] Icon_minitimeMar 6 Mai - 19:13

Comme le précédent, ce chapitre fait office d'introduction (il plante le décor en quelques sorte) L'histoire en elle-même démarrera lors du chapitre suivant.

Chapitre II



Six mois plus tard

L'horloge de la salle de repos des urgences du Cook County indiquait vingt-deux heures, et Susan Lewis venait de terminer sa garde avec plus d'une heure de retard. Il y avait toujours des jours qui se passaient mieux que d'autres, mais celui-là n'en faisait certainement pas partie. Durant les douze dernière heures, elle avait vu mourir une famille entière, victime d'un terrible accident de la circulation causé par une femme qui avait présenté lors des examens un taux d'alcoolémie élevé. Avec l'expérience, elle avait appris à ne plus s'attacher aux patients, à ne pas laisser leurs visages la hanter lorsqu'elle quittait l'hôpital. Sans quoi la vie ne serait plus supportable, comment bien dormir si on ne sait pas faire le vide dans sa tête ? Au début, c'est toujours difficile, puis par la suite on apprend à se détacher de ce à quoi l'on assiste chaque jour, même si on n'y parvient jamais tout à fait. Dans le cas présent, Susan savait que le visage de cette fillette la hanterait. Elle lui rappelait sa nièce, Susie, qui avait le même âge qu'elle. Susan soupira en enlevant sa blouse qu'elle laissa dans son casier avant d'enfiler sa veste et de quitter la salle de repos. Elle traversa le hall d'entrée des urgences et se retrouva dehors. Elle ferma les yeux un instant, les images de la fillette revenant sans cesse à sa mémoire, se mélangeant à celles de Susie. Même si elle était très contente d'être de retour à Chicago, sa nièce lui manquait parfois, comme en ce moment. Elle ne les 'avait pas encore. Et elle était bien obligée de reconnaître qu'elle se sentait parfois bien seule. Elle leva les yeux : la nuit était en train de s'installer.

***** ***** *****


"Est-ce que ça va ?" fit une voix à côté d'elle, la tirant de ses pensées. "Ne me dis pas que tu as travaillé jusqu'à maintenant" questionna Carter en passant un bras autour de ses épaules.

Susan ne répondit rien, elle se contenta de se blottir contre John.

"Qu'est-ce qu'il t'arrive ?"

"Rien" soupira-t-elle, "je suis fatiguée, on peut rentrer ?"

"Bien sûr" murmura-t-il.

"Tu as eu une longue journée ?" demanda-t-il tandis qu'il manœuvrait pour quitter le parking de l'hôpital. Susan répondit d'un hochement de tête. Carter compris : elle n'avait pas vraiment envie d'en parler. Il n'insista donc pas et enclencha l'autoradio. Aussitôt, une mélodie envahit le véhicule.

Susan tourna le bouton, arrêtant la musique. Elle n'avait vraiment pas encore besoin de ça. John jeta un coup d'œil dans sa direction mais demeura silencieux. Il savait très bien que dans ces moments-là, elle préférait qu'on la laisse tranquille.

Le trajet entre l'hôpital et l'appartement de Susan ne durait qu'une quinzaine de minutes, mais ce soir-là il leur fallu le double de temps en raison des embouteillages. John s'était installé officiellement chez Susan depuis deux mois environ. Ils leur aurait en effet été beaucoup plus difficile de se retrouver chez lui, qui vivait toujours dans le manoir de sa grand-mère. Et puis, Carter appréciait l'aspect douillet et confortable de ce petit appartement. Susan ne prononça pas un mot durant cette demi-heure, mais Carter ne s'inquiétait pas. Il la connaissait bien, il savait que si quelque chose la tracassait, elle finirait par lui en parler et tout irait ensuite beaucoup mieux. Une fois arrivé chez eux, la jeune femme se rendit directement dans le living room tandis que John se dirigea vers la cuisine où il lui prépara une tasse de lait chaud dans laquelle il fit fondre une cuillère de miel. Lorsqu'il rejoignit Susan dans le salon, elle était à demi étendue sur le canapé, la tête appuyée contre l'accoudoir. Il déposa la tasse fumante sur la table devant elle.

"Merci" soupira-t-elle.

Il s'assit à côté d'elle et l'attira contre lui.

Elle avala une gorgée et reposa la tasse sur la table avant de s'étendre à nouveau. Elle ferma les yeux en soupirant. Elle se sentait un peu mieux, et cela, elle le devait à John.

"Je viens d'avoir une idée" fit alors Carter.

"Je t'écoute."

"Qu'est-ce que tu dirais qu'on parte quelque part, juste tous les deux ?"

Susan se releva lentement et appuya doucement sa tête contre l'épaule de John, qui passa un bras autour d'elle. Elle se blottit contre lui. Puis elle lui raconta le choc qu'avait provoqué chez elle la mort de cette petite fille et le rapprochement avec Susie.

"Tu pourrais lui téléphoner" suggéra John lorsqu'elle eut terminé, et ensuite on pourrait convaincre Chloé de laisser venir la petite pou ses prochaines vacances.

"Jamais Chloé ne laissera Susie prendre l'avion toute seule…"

"C'est bientôt son anniversaire non ?"

"Oui pourquoi ?"

"Et bien, si nous laissons tomber notre petit week end, nous pourrions toujours convaincre Kerry de nous donner à tous deux une semaine de congé et rendre à ta nièce une visite surprise."

"Nous ?" s"exclama Susan. La perspective de voir Susie lui redonna le moral. "Tu viendrais avec moi ?"

"Bien sûr" murmura-t-il. La sonnerie du téléphone vint bientôt interrompre leur étreinte.

"J'y vais" fit Carter en se levant. Il se dirigea vers le couloir où se trouvait le téléphone, et Susan l'entendit décrocher et répondre.

"Bien sûr, je vous la passe, un instant s'il vous plaît…"

A suivre...
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MessageSujet: Re: Les coeurs brisés [Urgences] [Abandonnée]   Les coeurs brisés [Urgences] [Abandonnée] Icon_minitimeJeu 8 Mai - 18:57

La suiiite !!
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MessageSujet: Re: Les coeurs brisés [Urgences] [Abandonnée]   Les coeurs brisés [Urgences] [Abandonnée] Icon_minitimeMer 14 Mai - 0:20

Chapitre III


Susan se releva lentement et s'assit sur le bord du lit. A côté d'elle, John dormait à poings fermés. Elle aurait aimé en faire autant, mais elle était incapable de trouver le sommeil, pas après ce qu'elle avait apprit un peu plus tôt. Depuis cinq ans, elle s'était désespérément accrochée à l'idée que Chloé allait bien, qu'elle était sortie définitivement d'affaire et qu'elle avait enfin réussi à prendre sa vie en main. Mais au plus profond d'elle-même demeurait cette peur, absurde croyait-elle, de la voir un jour replonger. Et malheureusement, ses craintes étaient devenus réelles. Chloé avait été retrouvée quelques heures plus tôt dans sa chambre à coucher, une boîte de comprimés vide à côté d'elle. On ne pourrait pas déterminer avant qu'elle ne soit en état de parler, si elle reparlait un jour, s'il s'agissait ou non d'une tentative de suicide. Mais dans les deux cas, Chloé avait rechuté, tout avait recommencé. On n'avait pas voulu lui donner davantage de détails pour l'instant, on lui avait dit qu'on la rappellerait dès le lendemain. Mais Susan n'avait pas besoin de détails, elle savait très bien que sa sœur risquait de ne jamais se réveiller, et que même si elle le faisait, elle ne serait peut-être plus jamais elle-même. Elle n'avait eu que trop souvent l'occasion de constater les ravages de la drogue.

La jeune femme se glissa hors du lit en silence, et se dirigea vers la fenêtre sans faire de bruit. Dehors régnait la plus totale obscurité. La douce lumière de la lune et des étoiles était voilée par les nuages qui s'étaient installés dans le ciel sombre de Chicago. Susan ferma les yeux et se laissa glisser lentement le long du mur, ne pouvant plus retenir ses pleurs. Elle ne savait plus ce qu'elle devait faire, elle se sentait impuissante face à ce qui la touchait. Elle l'avait tant de fois aidée à se relever lorsqu'elle était au plus bas, pour la voir retomber par la suite. Mais elle s'était toujours efforcée de rester forte afin de pouvoir la soutenir encore et toujours lorsqu'elle en aurait besoin. Elle avait pris soin de Susie pendant des mois alors qu'elle ne savait rien de ce qu'elle devenait pour la voir ressurgir finalement au bras de Joe, jurant qu'elle ne toucherait plus jamais à ce qui avait, à de nombreuses reprises déjà, faillit la tuer, jurant qu'elle était capable de travailler et de s'occuper de son enfant. Susan s'était battue pour garder sa nièce auprès d'elle, voulant avant tout la protéger de sa propre mère, mais cela n'avait servi à rien.

A présent, tout recommençait. Joe lui avait demandé s'il lui était possible de se libérer pour quelques jours afin de les rejoindre en Californie, ils avaient vraiment besoin d'elle pour traverser cette épreuve si elle croyait ce qu'il lui avait dit. Elle désirait être capable, une fois encore, de tendre la main à Chloé afin de l'aider à se remettre debout. Elle désirait réellement être présente pour sa sœur lorsqu'elle avait besoin d'elle. Cependant, elle n'était pas sûre d'en avoir encore le courage. Elle ne se sentait plus assez forte pour affronter cela une nouvelle fois, que ce soit les crises d'hystérie de sa sœur en manque ou les crises de larmes. Les reproches aussi, ceux que Susan se faisait de ne pas avoir su se montrer plus compréhensive, des années plus tôt, lorsque tout avait commencé. Elle ne voulait pas avoir à revivre tout ça, elle avait déjà donné. Elle se recroquevilla sur elle-même, enfouissant sa tête dans ses bras. Elle ne sut pas combien de temps elle était restée là, à pleurer en silence.

***** ***** *****


Lorsqu'elle reprit conscience de ce qui se passait autour d'elle, John était assis par terre à ses côtés, un bras passé autour de ses épaules. Elle releva lentement la tête et ébaucha un sourire.

Il la serra plus fort, et elle se blottit contre lui. Ils restèrent longtemps ainsi sans rien dire.

"Joe aimerait que j'aille là-bas…"

"Et qu'est-ce que tu comptes faire ?"

Susan ferma les yeux et soupira profondément. "Je ne sais pas, John…" murmura-t-elle après quelques secondes. "Je ne sais pas…"

Elle se mordit la lèvre pour étouffer un sanglot, se sentant sur le point d'éclater en larmes, mais refusant de se laisser aller. Pourquoi fallait-il qu'au moment précis où elle avait l'impression d'être enfin parvenue à obtenir la vie dont elle avait toujours rêvé tout ne bascule une nouvelle fois ?

"Chut" murmura Carter d'une voix douce qui se voulait rassurante. "Quoi que tu décides, pour l'instant tu devrais essayer de dormir un peu. On dit que la nuit porte conseil, tu y verras sans doute plus clair demain matin et tu sauras quelle décision prendre…"

John la prit par la main et, après l'avoir aidée à se relever, la conduisit jusqu'au lit. Elle s'y étendit et il tira la couverture sur elle, comme on borde un enfant. Il fit ensuite le tour du lit, se glissa à ses côtés et reprit sa main qu'il serra dans la sienne. Il ne la lâcha que près d'une heure plus tard, lorsque le rythme régulier de sa respiration lui indiqua qu'elle s'était enfin endormie. Elle poussa un petit soupir et se tourna sur le côté, mais ne se réveilla pas. John resta éveillé la majeure partie de la nuit, son regard ne pouvant se détacher de Susan. Il ne pouvait pas blâmer Susan si elle se sentait incapable de se rendre au chevet de sa sœur, surtout s'il prenait en compte ce que Chloé et ses nombreux problèmes lui avaient déjà fait endurer. Mais en même temps, il se rappelait comme si c'eut été le jour précédent de sa propre dépendance, et de ce qu'il avait ressentit. Au début, il avait rejeté furieusement toute aide extérieure qu'il considérait comme une intrusion dans sa vie privée. Du moins c'était ce qu'il croyait. Car sans ses amis, il aurait peut-être (certainement même) fini par mourir. Et en ce sens, il était certain que Chloé aurait besoin de sa sœur auprès d'elle pour s'en sortir. Mais personne ne pouvait imposer cela à Susan si elle ne s'en sentait pas la force, il fallait que ce soit elle, et elle seule, qui en prenne la décision.

***** ***** *****


Le jour n'était pas encore levé lorsque Carter arriva au Cook County. Susan avait préféré rester à la maison, car elle attendait l'appel de Joe, même si elle savait qu'en Californie il n'était pas plus de trois heures du matin. Elle avait décidé de ne pas bouger de chez elle tant qu'il n'aurait pas appelé.

Carter attendait que ses collègues aient emmené à l'intérieur un blessé qui venait d'arriver par ambulance avant de rentrer lui-même. En premier lieu, il lui fallait trouver le Dr Weaver afin de lui expliquer l'absence de Susan et de la prévenir qu'en fonction des nouvelles que lui annoncerait son beau-frère, ils devraient peut-être prendre tous les deux quelques jours de congé. Car si Susan se rendait en Californie, il était déterminé à y aller avec elle, il était hors de question qu'elle ait à supporter cela toute seule. Il se dirigea vers le bureau des admissions, mais Kerry ne s'y trouvait pas. Il se rendit à la salle de repos pour y laisser ses affaires. Il ouvrit rapidement son casier, se débarrassa de son manteau et enfila sa blouse blanche. Au moment où il refermait la porte de son vestiaire, il entendit celle de la pièce s'ouvrir et se retourna pour voir qui était entré. Abby le salua tout en se dirigeant vers la machine à café.

"Tu commences maintenant Carter ?"

"Oui" se contenta de répondre le jeune médecin en rejoignant sa collègue près de la cafetière et en se versant une tasse à son tour.

"Est-ce que tout va bien ? Tu n'as pas l'air très en forme."

"Je n'ai pas beaucoup dormi."

"Des soucis ?"

"Rien de très important."

Abby le connaissait suffisamment pour savoir qu'il mentait, mais elle préférait ne pas lui poser davantage de questions. Depuis qu'il était avec le Dr Lewis, il ne se confiait plus à elle comme c'était le cas auparavant, mais elle avait appris à ne plus insister à chaque fois qu'elle avait l'impression qu'il lui cachait quelque chose. Tout avait changé radicalement entre eux au moment même où Susan avait franchit le seuil des urgences, et aujourd'hui Abby regrettait de ne pas avoir su saisir sa chance quelques mois plus tôt lorsqu'elle en avait eu l'occasion. Cependant, Carter restait tout de même son ami, et s'il était heureux avec Susan alors elle voulait bien faire un effort pour se sentir heureuse pour lui.

"Tu m'excuseras Abby, mais j'ai du travail. On se voit plus tard."

Carter remit sa tasse à sa place avant de quitter la pièce, laissant sa collègue. Abby le suivit des yeux une seconde puis baissa le regard sur sa tasse de café encore fumante. Qu'est-ce qui lui arrive, se demanda-t-elle. Jamais encore elle ne l'avait vu comme ça, du moins pas depuis longtemps.

***** ***** *****


Susan fut réveillée brusquement par la sonnerie du téléphone. Elle jeta un coup d'œil à l'horloge du living room pour constater qu'il était près de neuf heures. Elle se leva rapidement du canapé sur lequel elle s'était assoupi un peu plus tôt et se précipita vers le téléphone.

"Susan Lewis"

"C'est moi Susan" fit la voix de son beau-frère à l'autre bout du fil.

"Joe, comment va-t-elle ?"

"C'est toi le médecin et tu y comprendrais sans aucun doute davantage que moi au charabias de ceux qui s'occupent d'elle, mais d'après ce que j'ai compris elle est stable, et elle devrait s'en sortir sans dommage… Elle a ouvert les yeux ce matin, comme si elle se réveillait le plus naturellement du monde après une longue nuit de sommeil…"

Susan poussa un profond soupir de soulagement.

"Est-ce qu'ils ont dit combien de temps ils allaient la garder ?"

"Ils ne m'ont rien dit de précis à ce sujet, mais je suppose que ça va durer un certain temps… Susan, est-ce que tu as réfléchi…"

"Je ne peux pas, Joe" l'interrompit la jeune femme.

"Susan, on a vraiment besoin de toi ici, Susie ne comprends rien à ce qui arrive, pourquoi sa mère ne rentre pas à la maison et pourquoi je passe presque tout mon temps auprès d'elle…"

"Tu ne lui as rien dit ?"

"Comment faire comprendre à une petite fille de six ans que…"

"Pas besoin de tout lui expliquer, ça ne servirait à rien. Mais il faut qu'elle voie Chloé, c'est important pour toutes les deux…"

"Tu détournes le problème…"

"C'est faux, je te donne un conseil, c'est tout. Quant à savoir si je vais venir ou non… Je suis vraiment désolée, je… je n'en ai pas la force…"

"Je comprends… Mais si tu ne le fais pas pour Chloé, fais-le au moins pour Susie…"

"Joe tu n'as pas le droit de me dire ça !"

"Tu as sans doute raison… je pensais juste que ta famille était plus importante que ta merveilleuse vie à Chicago. Il faut que je te laisse, Susan. Je te rappelle dès qu'il y a du nouveau."

La tonalité retentit, indiquant à Susan que Joe avait coupé la communication. Incapable de prononcer une parole, elle reposa le combiné et retourna dans le living room. Comment avait-il osé dire une chose pareille ? Bien sûr que sa famille était bien plus importante que le reste, ne s'était-elle pas installée à plus de deux-mille kilomètres de sa ville natale pour être plus proche d'eux ? Elle se laissa tomber dans le canapé, prenant sa tête entre ses mains. Et si c'était lui qui avait raison ? Sa réaction n'était-elle pas égoïste ? Avait-elle réellement le droit de faire passer sa peur de revivre ce qu'elle avait déjà vécu avant le bonheur d'une petite fille de six ans ? Non, elle n'en avait pas le droit. Une fois encore il faudrait qu'elle se montre forte afin d'être pour ses proches, une nouvelle fois, la main qui les rattacherait à la rive et les empêcherait de couler. Et comme l'avait dit Joe, si elle ne le faisait pas pour Chloé, ce serait pour Susie.

***** ***** *****


"Carter, téléphone !"

John releva la tête de l'ordinateur dans lequel il était occupé à entrer des informations concernant un patient et s'empara du combiné que lui tendait Randi. Toute la matinée il avait espéré que Susan l'appellerait, peu importe que les nouvelles aient été bonnes ou mauvaises.

"Susan ?"

"Joe a téléphoné."

"Et alors, comment va-t-elle ?"

"Elle va bien, elle s'est réveillée ce matin."

"Dieu soit loué…" soupira Carter, soulagé.

"John… j'ai beaucoup réfléchit… ça ne sera sans doute pas facile mais il faut que j'y aille… Chloé a besoin de moi, Susie a besoin de moi… J'aimerais que tu expliques ce qu'il se passe à Kerry, dis-lui bien que je suis désolée mais que je n'ai pas d'autre choix et…"

"Attends, calme-toi d'accord ? J'en ai déjà parlé à Kerry, elle s'est montrée très compréhensive. Et pour l'instant tu vas m'attendre, je serai là dans moins de quinze minutes."

Carter reposa le combiné sur son support et se précipita vers la salle de repos d'où il ressortit quelques minutes plus tard, après s'être débarrassé de ses vêtements de travail et passé son manteau. Sous le regard surpris de Randi et d'Abby qui se trouvait également là, il se dirigea vers la sortie et quitta l'hôpital.

"Qui c'était ?" demanda alors Abby en désignant le téléphone d'un signe de la tête.

"Susan Lewis" répondit la réceptionniste. "Et elle avait pas l'air d'être très en forme…"

Carter arriva chez Susan une dizaine de minute plus tard. Il gara la voiture devant l'immeuble sans même prendre la peine de la verrouiller et grimpa à toute vitesse les escaliers jusqu'à l'étage de l'appartement. Il poussa la porte, retira son manteau qu'il jeta sur une chaise qui se trouvait dans le hall et se rendit dans la chambre à coucher où il trouva Susan occupée à remplire un sac de voyage. Elle releva la tête en l'entendant entrer. Il s'assit à côté d'elle et l'attira contre lui.

"J'ai une place réservée sur le vol de 15 heures."

"Une seule place ?"

"Comment ça ?"

"Susan, je viens avec toi."

"C'est hors de question… Je ne veux pas t'imposer ça, je ne veux pas que tu aies à voir Chloé dans cet état."

"J'ai déjà vu bien pire tu sais…"

"Il ne s'agissait pas de ma sœur…" répondit la jeune femme tout en se remettant à sa tâche.

"Susan, tu n'iras pas là-bas toute seule. Tu te souviens de ce que je t'ai dit hier soir ? Je t'aurais accompagné en Californie pour l'anniversaire de ta nièce, et je t'y accompagnerai pour soutenir ta sœur. Il n'y a pas de raison que je ne sois auprès de toi que pour les choses agréables."

Il avait parlé de la même voix douce et tendre qu'il avait chaque fois qu'il s'adressait à elle, et elle n'eut pas besoin qu'il tente de la convaincre davantage. En guise de réponse, elle se contenta de l'attirer plus près d'elle et de déposer un baiser sur ses lèvres douces et tièdes.

"Merci" murmura-t-elle en s'écartant de lui.

Il lui sourit, puis se releva et se dirigea vers le couloir. Quelques minutes plus tard, il avait une place réservée sur le même vol que Susan.

A suivre...
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MessageSujet: Re: Les coeurs brisés [Urgences] [Abandonnée]   Les coeurs brisés [Urgences] [Abandonnée] Icon_minitimeJeu 22 Mai - 22:34

Chapitre IV



Ce fut avec un soulagement que Susan sentit enfin l'avion perdre de l'altitude après que l'hôtesse ait annoncé qu'ils allaient atterrir. Le voyage n'avait duré que quatre heures, mais c'était pour elle un enfer. Elle avait une phobie de l'avion et ne l'avait d'ailleurs pris qu'à de rares occasions, tout comme elle avait toujours fait son possible pour se faire remplacer par un collègue lorsqu'elle devait accompagner une équipe sur les lieux d'un accident et qu'il était nécessaire de s'y rendre en hélicoptère.

"Tu as l'intention de dormir ici ?"

La voix de John la tira de ses pensées, elle se rendit compte que l'avion s'était immobilisé et que la plupart des passagers faisaient déjà la queue pour en sortir. John lui-même était debout. Elle lui sourit et prit la main qu'il lui tendait pour l'aider à se lever, et quelques minutes plus tard ils étaient tous les deux hors de l'appareil. Une chaleur étouffante les assaillit. Il leur fallut une demi-heure pour récupérer leurs bagages, puis ils émergèrent de l'aéroport. Au même instant, elle sentit une main effleurer son bras, et elle se retourna brusquement pour apercevoir John juste derrière elle. Revenant brusquement à la réalité, elle s'efforça de lui sourire et prit sa main dans la sienne.

"Est-ce que tout va bien ?" demanda-t-il.

"Ca va" répondit-elle dans un soupir. "Je crois que je t'ai passé le papier avec l'adresse que Joe m'a donnée…"

"Il est là."

John sortit un morceau de papier de la poche de son jean et le lui tendit.

"Tu préfère peut-être aller directement à l'hôpital, je peux amener nos affaires chez ta sœur et te rejoindre ensuite" proposa-t-il.

Susan secoua la tête. "J'aimerais voir Susie en premier, j'irai voir Chloe plus tard."

Un taxi s'arrêta devant eux, ils grimpèrent à l'intérieur et donnèrent l'adresse au chauffeur qui démarra. Ils circulèrent à travers San Francisco pendant environ un quart d'heure avant que le véhicule ne s'arrête devant une petite maison d'un quartier résidentiel. John régla la course tandis que Susan sortait les bagages du coffre de la voiture, puis le taxi s'éloigna. Susan monta les quelques marches du perron et appuya sur la sonnette. La porte s'ouvrit pour laisser place à une femme menue de type sud-américain qui devait être âgée d'une trentaine d'année.

"Est-ce que je peux vous aider ?" demanda celle-ci avec un fort accent espagnol.

Susan jeta un œil rapide sur l'étiquette à côté de l'entrée, réalisant soudain qu'ils s'étaient peut-être trompés d'adresse, et elle fut rassurée d'y lire le nom de sa sœur et de Joe.

"Bonjour" bafouilla-t-elle, "je suis la sœur de Chloe et…"

Au même instant, une petite voix d'enfant retentit dans le couloir derrière la femme.

"C'est qui ?"

La femme s'écarta de l'entrée et Susan put apercevoir sa nièce qui se tenait un peu plus loin.

"Tante Susie !" s'exclama la fillette en courant vers sa tante. Susan la réceptionna dans ses bras et la sera fort contre elle.

"Ne restez pas là, entrez" fit la femme à l'accent espagnol.

Sans lâcher Susie, Susan pénétra dans le hall d'entrée, suivie par John qui referma la porte derrière eux.

"Qui c'est lui ?" continua la petite fille en désignant Carter d'une geste du menton.

"C'est un ami" répondit Susan en déposant sa nièce sur le sol.

"Est-ce que tu es mariée avec lui ?"

Susan et John éclatèrent de rire en même temps. "Non ma chérie" répondit la jeune femme, "nous ne sommes pas encore mariés."

"Tu t'appelles comment ?"

John s'accroupit afin de se trouver à la même hauteur qu'elle, tandis que Susan suivait la jeune femme dans le couloir.

"Je m'appelle Elena Alvarez, je suis une amie de votre sœur… Je suis vraiment désolée de ce qui lui arrive, c'est terrible…"

Susan se contenta de hocher la tête sans quitter la jeune femme des yeux.

"Vous habitez le quartier ?"

"Oui, la maison juste à côté de celle-ci. Joe m'a demandé de m'occuper de la petite lorsqu'il était à l'hôpital, et naturellement j'ai accepté. Cette petite est un ange, c'est bien malheureux ce qui lui arrive…"

Susan tourna la tête vers sa nièce, qui discutait toujours avec Carter.

"Je vais vous montrer la chambre d'amis afin que vous puissiez laisser vos affaires…"

"Oh mais je pensais que nous nous installerions à l'hôtel…" répondit Susan, surprise, en tournant à nouveau la tête vers Elena.

"C'est à vous de voir, mais Joe m'a dit de vous installer ici…"

"Bien, j'imagine que nous verrons cela avec lui plus tard…" fit Susan avant d'emboîter le pas à la jeune femme. John se releva et les suivit avec les bagages jusqu'à une petite chambre située au bout du couloir.

"Voilà, je vais vous laisser vous installer" leur dit Elena. "Si jamais vous avez besoin de quoi que ce soit, je serai avec Susie dans la cuisine."

Elle tourna les talons en emmenant avec elle la fillette. John referma la porte derrière elles et se tourna vers Susan qui s'était laissé tomber sur le lit.

"Susie n'est pas au courant de ce qu'il se passe ?"

"Joe a préféré ne rien lui dire" répondit Susan.

Carter s'assis à côté d'elle et l'entoura de son bras tandis qu'elle appuyait sa tête sur son épaule.

"Je crois qu'il est complètement dépassé par la situation" continua-t-elle. "Du moins c'est ce qu'il m'a semblé hier quand je lui ai parlé au téléphone. Il ne sait pas comment il doit se comporter face à Susie. Je lui ai dit qu'il n'aurait pas dû lui cacher ce qui est arrivé à sa mère, mais en même temps je comprends que ça ne doit pas être facile pour lui de lui en parler… Il l'aime comme si elle était vraiment sa fille et veut la protéger…"

"Il ne la protégera pas en lui cachant la vérité. Susie n'est plus un bébé, elle finira tout de même par se poser des questions."

"Je sais bien" soupira Susan. "J'imagine que ce sera à moi d'essayer de lui expliquer où se trouve Chloe et ce qui lui est arrivé…"

"C'est à Joe de faire cela, pas à toi" protesta John. "Tu n'es pas venue ici pour reprendre le rôle de parent auprès de ta nièce parce que ton beau-frère ne sait pas comment s'y prendre."

"Tu as sans doute raison, mais pourtant j'ai l'impression que c'est ce qu'on attend de moi…"

"Tu devrais sans doute en parler avec lui. Ce dont ta nièce et ta sœur ont besoin, c'est de ton soutien, pas d'une seconde mère."

Susan ne répondit rien, se contentant dans se blottir dans les bras de Carter. Elle aurait aimé que cet instant se prolonge à l'infini, mais il ne dura seulement jusqu'à ce que des coups retentissent à la porte de la chambre.

"Entrez" fit Susan après quelques secondes.

La porte s'entrouvrit alors pour laisser juste assez de place à Elena pour passer la tête.

"Je suis désolée de vous déranger" s'excusa la jeune femme, "mais Joe vous réclame au téléphone."

Susan hocha la tête puis se sépara de John et se leva. Elle redoutait plus que tout le moment où il lui faudrait aller voir Chloe, même si elle savait qu'elle irait de toute façon. Elle quitta la pièce après avoir échangé un regard avec Carter, puis suivit Elena dans le couloir, jusqu'au téléphone qui était accroché au mur à l'entrée du living room.

"Allô ?"

"Susan" fit en réponse la voix de son beau-frère, "je n'étais pas sûr que tu étais déjà arrivée, le vol s'est bien passé ?"

"C'est allé. Oh, un ami m'a accompagnée."

"Celui à qui j'ai parlé l'autre soir ?" "Bien, tu sais je suis content que tu ne sois pas venue seule."

"Comment va-t-elle ?"

"Ca va, elle est toujours un peu dans le chou-fleur, mais le médecin dit qu'elle s'en sortira… Tu ne peux pas savoir à quel point je suis rassuré, j'espère vraiment que ça va aller…"

"Est-ce que tu penses qu'il est nécessaire que je passe ce soir ?"

"Non, elle dort, et vous devez vous-même être très fatigués. Je ne vais d'ailleurs pas tarder à rentrer, elle est entre de bonnes mains. Au fait, elle ignore que tu es là, tu lui fera la surprise demain."

"Si ça peut te faire plaisir…" soupira Susan. "A plus tard."

Susan reposa le combiné, et appuya sa tête contre le mur devant elle, laissant un profond soupir s'échapper. Le petit rire de Susie la tira de sa réflexion. Elle tourna la tête dans la direction d'où il provenait, puis se redressa et se dirigea vers la cuisine. Sous le regard amusé d'Elena, Susie avait grimpé sur le dos de John, qui faisait semblant de galoper à travers la petite pièce tandis que la fillette agitait un fouet à pâtisserie au-dessus de sa tête comme s'il s'agissait d'une corde de rodéo. Ils s'arrêtèrent soudain juste devant Susan, et John fit glisser Susie jusqu'au sol avant de faire une sorte de révérence qui fit rire la petite fille de plus belle.

Susan ne put s'empêcher de rire à son tour, et lorsqu'il releva la tête, John eut l'impression que ce seul sourire avait suffit à illuminer son visage, en particulier ses yeux qui semblaient depuis deux jours avoir perdu tout leur éclat à cause de la fatigue, de l'inquiétude et du stress.

"J'ai fait quelque chose pour toi Tante Susie !" s'exclama la fillette en la prenant par la main et en l'entraînant vers la table de la cuisine où étaient exposés quelques dessins aux couleurs vives et aux personnages souriants.

"C'est celui-là, je viens juste de le faire avant !"

Susan s'empara de la feuille que lui tendait la petite fille, et elle sentit son teint rosir lorsque ses yeux tombèrent sur l'image qui y était dessinée, et qui représentait deux personnages, un homme et une femme, le premier vêtu d'un smoking, la seconde d'une longue robe blanche. Sous leur pieds était inscrit : "Tante Susie et Oncle John".

"Je vois que je suis déjà adopté" plaisanta John en la prenant par les épaules.

"Oui, ça m'a tout l'air d'être le cas…"

"Je crois qu'il serait temps pour la jeune artiste d'aller se coucher" intervint Elena, en prenant la petite par la main.

"Oh non, pas déjà, laisse moi rester encore un peu, s'il te plaît !" implora la fillette en prenant une voix pleurnichante. "Je veux rester encore un peu avec Tante Susie !"

"Je crois qu'Elena a raison ma puce, il est déjà tard tu sais…"

"Et ta tante ne va pas repartir tout de suite, tu auras encore tout le temps de la voir."

"D'accord" concéda finalement Susie. "Mais c'est Oncle John qui me lit une histoire !"

Susan tourna un regard amusé vers Carter. "Je suis certaine qu'il ne le fera très volontiers, pas vrai ?"

"Et bien, je vais voir ce que je peux faire" répondit Carter en riant et en prenant la fillette dans ses bras.

"Sa chambre est au premier" lui dit Elena en désignant les escaliers du menton. Carter disparut avec Susie, laissant les deux femmes seules dans la cuisine.

"C'est très gentil à vous de vous en occuper" fit Susan après quelques secondes.

"Elle est formidable, tellement adorable… Je l'avais déjà gardée quelques fois quand ses parents travaillaient tous les deux… Elle me parle souvent de vous d'ailleurs. Vous lui avez beaucoup manqué."

"Elle me manque aussi, tous les jours."

Il y eut un silence puis Elena reprit la parole :

"Il se fait tard, comme Susie n'est pas seule, je crois que je vais rentrer."

"Bien, je vous souhaite une bonne nuit, et merci encore."

La jeune femme adressa un léger signe de tête à Susan, puis s'en alla à son tour. Restée seule, Susan décida de retourner dans leur chambre afin de terminer le déballage de leurs affaires. Une vingtaine de minutes plus tard, John la rejoignait.

Susan rangea les deux sacs de voyages vides au fond de l'armoire, puis vint s'asseoir à côté de lui sur le lit.

"Elle a l'air déjà de t'adorer, je suis contente" murmura-t-elle en posant sa tête sur son épaule.

Susan releva les yeux vers lui et lui sourit avant de rapprocher son visage du sien pour l'embrasser. Il hésita un instant à lui demander comment allait Chloe, mais décida finalement de ne pas le faire. Après tout, si elle ne lui disait rien, ça devait signifier que la situation n'était pas désespérée.

"Je me rappelle la nuit où nous avons mis Susie au monde" murmura-t-il finalement. "Ca restera toujours une des plus belles naissances auxquelles j'ai assisté…"

"John ?" demanda-t-elle alors en s'écartant légèrement de lui. "Est-ce que tu m'accompagneras demain… à l'hôpital ? Si tu ne veux pas je comprendrais mais…"

"Je viendrai."

"Je ne me sentais pas le courage d'y aller seule… Je te remercie tellement d'être venu avec moi, je ne sais pas ce que je ferais sans toi…"

"Oh, certainement pas grand chose" répondit-il avec un petit sourire.

Susan laissa échapper un rire, puis se rapprocha de lui et ils échangèrent un baiser. Il la renversa alors en arrière et se laissa tomber à côté d'elle. Elle se retourna sur le côté afin de lui faire face, ramenant ses jambes contre sa poitrine. Il joua quelques minutes avec les mèches blondes qui avaient glissé devant ses yeux, puis se pencha sur elle et laissa glisser ses lèvres dans son cou.

"Tu es tellement belle…"

"Et toi tu détournes la conversation !"

"La honte me submerge" répondit-il en éclatant de rire à son tour.

"Oui, je vois ça !"

Leurs regards se rencontrèrent un instant, et ils furent soudain pris tous les deux d'un fou-rire aussi inexplicable qu'insurmontable.

"Chut" murmura Susan en essayant de se reprendre. "Nous allons réveiller Susie !"

Ils tentèrent à plusieurs reprises, en vain, de retrouver leur sérieux, avant enfin d'y parvenir.

"J'ai parfois vraiment l'impression d'avoir à nouveau quinze ans" soupira Susan en reprenant son souffle.

"Ce n'est peut-être pas plus mal, quinze ans c'est le plus bel âge."

La jeune femme ébaucha un petit sourire, sans pour autant pouvoir s'empêcher de se souvenir qu'elle avait justement quinze ans quand Chloe avait commencé à boire et à prendre de la drogue. Elle soupira profondément. Chloe et ses problèmes semblaient toujours la poursuivre partout malgré tout ce qu'elle faisait pour penser à autre chose.

"Qu'est-ce qu'il y a?" demanda John en se redressant légèrement.

"Rien" murmura Susan. "Rien du tout."

Elle l'attrapa doucement par le col de sa chemise et l'attira à nouveau sur elle, se blottissant contre lui tandis que leurs lèvres s'unissaient dans un nouveau baiser, à la fois tendre et passionné.

A suivre...
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